2. Objections

1. Introduction ] [ 2. Objections ] 3. Services secrets ] 4. Morts suspectes ] 5. Ovnis et religion ] 5b. Fatima ] 6. A qui profite le crime? ] 7. L'arme du crime identifiée ] 8. Conclusion ]

o v n i s  :   l ' a r m é e   d é m a s q u é e

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2. Objections à l’hypothèse militaire

On nous a souvent demandé avec une certaine innocence si nous avions interrogé des militaires au sujet de nos idées sur l’origine des ovnis, afin de vérifier leur validité (!).

Le 12 mars 1999, nous avons eu l’occasion d’interroger par téléphone Monsieur Paul-Ivan de Saint-Germain, en sa qualité d’ancien directeur de la Direction des recherches et études techniques (DRET) de la Délégation générale pour l’armement (DGA). Il nous a répondu très aimablement mais il nous a semblé qu’il était tenu à un certain devoir de réserve quant aux informations militaires qu’il pouvait divulguer, ce qui n’a d’ailleurs rien de surprenant. Voici résumé en substance le contenu de notre entretien. Nous ajoutons quelques commentaires critiques après les réponses de notre interlocuteur :

ED : Est-il possible que le territoire français et plus particulièrement les grandes villes comme Paris soient surveillés par ballons dirigeables ?

PISG : Les dirigeables ne sont pas fiables pour ce genre de tâche à cause de leur sensibilité au vent. De plus, ils encombreraient les couloirs aériens. On leur préfère les hélicoptères ou les satellites, sauf peut-être au-dessus d’un pays ennemi. Mais l’armée française ne possède pas de dirigeables. D’ailleurs pourquoi voudrait-on surveiller Paris ?

Commentaire : Les dirigeables n’encombreraient pas les couloirs aériens s’ils étaient positionnés à 20 km d’altitude. La prochaine génération de téléphones mobiles pourra utiliser comme relais de transmission des ballons dirigeables positionnés à 20 km d’altitude et stabilisés par moteur à propulsion ionique [PLS98 p. 62-63]. Le vent semble donc être un élément maîtrisable. Pour confirmer que les dirigeables intéressent toujours l’armée de nos jours, rappelons que le Sentinel 5000 était à l’étude en 1994 pour la marine américaine afin de permettre l’observation des missiles volant à faible altitude [DMFF98 p. 1709]. La vulnérabilité d’un dirigeable face à une attaque est telle qu’il ne peut en réalité être utilisé qu’en territoire ami et en temps de paix, et sûrement pas en territoire hostile. Surveiller une ville comme Paris à l’aide d’un dirigeable permet une observation plus discrète et d’une plus longue autonomie qu’avec des hélicoptères, et une résolution d’observation plus de 1 000 fois supérieure à celle obtenue avec un satellite géostationnaire placé à 36 000 km d’altitude, pour un coût incomparablement moindre. Rappelons que la mise en œuvre d’un satellite d’observation revient à un peu moins d’un milliard d’euros. Surveiller Paris pour assurer la sécurité des habitants nous semble une motivation légitime, même si cela peut porter atteinte à la vie privée.

ED : Peut-on utiliser un rayon de particules pour créer un leurre lumineux dans le ciel ?

PISG : Les armes à faisceau de particules, tout comme les rayons laser, ne sont pas vraiment exploitables car le faisceau est très difficile à focaliser dans l’atmosphère terrestre au-delà de quelques dizaines de mètres (sic).

Commentaire : cette réponse est très éloignée de tout ce que l’on peut lire sur le sujet. A titre d’exemple, on sait que la marine britannique est équipée depuis 1986 de lasers capables d’aveugler les capteurs et les senseurs d’un avion attaquant, jusqu’à 1 600 m de distance [DMFF98 p. 1802]. Le problème de focalisation dans l’atmosphère semble donc maîtrisé depuis quelques années déjà. Soulignons que les leurres lumineux imitant les soucoupes volantes sont surtout destinés à impressionner les populations civiles en temps de paix. En période de conflit, l'adversaire comprendrait en effet rapidement qu'il se trouve confronté à une arme secrète et non aux extraterrestres. Ces leurres ne peuvent donc être utilisés en temps de guerre que pour imiter des engins connus (avions, hélicoptères…).

ED : Est-il possible de créer des leurres radars à distance à l’aide d’un rayon hyperfréquence par exemple ?

PISG : A ma connaissance, les leurres utilisés sont uniquement matériels, tels que des paillettes ou des fils métalliques projetés sous forme de nuage.

Commentaire : Nous n’avons pas trouvé de source qui viennent clairement appuyer notre question mais il nous semble utile de rappeler que dès les années 50, les contrôleurs aériens et les pilotes observaient parfois des échos sur leurs écrans radar en même temps que les apparitions d’ovnis. On invoquait comme explication pour ces échos des inversions de température dans l’atmosphère. Dès lors, pourquoi ne pas envisager que ces inversions de température aient pu être provoquées artificiellement à l’aide d’un rayon de micro-ondes ? Notons à propos des fils métalliques projetés par les avions pour leurrer un missile attaquant qu’ils ont parfois été pris abusivement pour des dépôts de matière extraterrestre lorsqu’ils furent découverts au sol.

ED : Que peut-on dire sur les armes à micro-ondes ?

PISG : Il n’y a pas de recherche dans ce sens en France car cette idée de " rayon de la mort " est très mal vue par l’opinion publique. On accepte l’idée de tuer par balle mais pas à l’aide d’un rayon (sic).

Commentaire : Cette réponse est très surprenante. Par exemple, l’armée française ne semble pas avoir été arrêtée par l’opinion publique lorsqu’il s’agissait de réaliser des essais nucléaires. D’autre part, tout l’intérêt de ces armes à micro-ondes est de pouvoir être non létales (non mortelles). On voit mal l’armée française avoir négligé un tel sujet de recherche depuis plus de 80 ans alors que le magnétron, pour ne citer que lui, a été inventé en 1921. On ne peut même pas évoquer à ce sujet des contraintes budgétaires car il ne semble pas a priori très coûteux de diriger un générateur de micro-ondes vers une souris ou un singe et de noter les effets obtenus lorsque l’on fait varier la fréquence ou la puissance du rayonnement émis. Reste ensuite à miniaturiser l’engin pour en faire une arme portable, mais l’exemple du four à micro-ondes domestique nous montre que cela est tout à fait envisageable. Jean-Bernard Bouillet, ingénieur en chef de l’armement à la DGA, écrivait en 1993 : " Des études portent actuellement, en France comme aux Etats-Unis et en Russie, d’une part sur divers types de tubes hyperfréquences, et sur l’architecture du générateur et de son environnement, et d’autre part sur les différents types d’antennes possibles. " [LA93 p. 76]. De là à penser que ces armes sont aujourd’hui opérationnelles, il n’y a qu’un pas… que nous franchissons. Il est utile de souligner ici que les armes à micro-ondes ayant une action sur le cerveau sont essentiellement des armes destinées à être employées contre des civils lors des opérations de maintien de l’ordre, car les militaires en période de guerre en sont normalement protégés par leur casque d'acier.

Voilà pour ce qui est de notre enquête auprès des principaux intéressés, lors de notre recherche de l’origine du phénomène OVNI.

Au cours de cette recherche, nous avons souvent entendu l’objection suivante :

" Comment l’armée aurait-elle pu être à l’origine du phénomène OVNI depuis plus de 50 ans sans que l’un des membres impliqués dans ces opérations n’ait jamais eu l’occasion de révéler la supercherie ? "

La réponse à cette objection intéressante tient en plusieurs points, dont la liste reste ouverte :

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Le cloisonnement : le maintien du secret peut être obtenu en cloisonnant les activités des opérateurs de façon à ce qu’aucun des maillons de la chaîne n’ait connaissance des activités des autres maillons, ni même des buts réels de ses propres activités. Seule la hiérarchie connaît le but final.
 

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Le classement secret défense : les opérateurs conscients de la manipulation sous-jacente au phénomène OVNI sont habilités au secret. Leur fiabilité à conserver un secret a été testée en profondeur et ils savent que de lourdes peines sanctionneraient toute trahison. En outre, le nombre de ceux qui " savent " est probablement limité à quelques dizaines de personnes pour un pays comme la France.
 

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La confiscation des preuves : pour parler, il faut avoir des preuves, or celles-ci sont jalousement gardées sous contrôle par l’armée qui ne manquerait pas de nier systématiquement tout lien avec le phénomène OVNI. En outre, un agent secret peut rencontrer des difficultés à prouver son statut afin de justifier ses révélations : son passé a pu être soigneusement gommé ou maquillé. Peut-être même est-il officiellement déjà mort.
 

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La prévention des fuites : lorsque des individus sont mis au contact de secrets importants, l’armée peut chercher à obtenir des informations compromettantes sur eux à titre préventif, en vue de s’assurer de leur silence.
 

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La peur du ridicule : ceux qui pourraient trahir le secret sont aussi ceux qui savent avec quelle ardeur les réseaux de désinformation s’attachent à ridiculiser tout ce qui touche aux ovnis. Ils ne souhaitent sans doute pas en faire les frais.
 

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La dispersion des témoins : les différents opérateurs qui n’ont pas accès aux comptes rendus d’opération ne sont pas forcément conscients des dommages parfois infligés aux victimes. Mais pour certains d’entre eux qui seraient témoins directs d’une bavure grave, la hiérarchie militaire peut rapidement les éloigner et les disperser vers d’autres unités aux quatre coins du globe. Elle peut aussi muter un témoin particulièrement gênant sur un théâtre d’opération à risque, au nom de la raison d’État…
 

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La banalisation des dommages physiques infligés : lorsque le phénomène OVNI blesse ou tue des civils, certains des opérateurs pourraient être tentés de parler sur leur lit de mort, pour libérer leur conscience. Mais cela ne se produit pas car blesser ou tuer fait partie intégrante du métier du militaire qui l’accepte depuis le début de sa carrière au nom du service de son pays. La défense efficace du pays peut parfois nécessiter quelques sacrifices qui semblent mineurs en regard du nombre de morts produits par une guerre mondiale. On sait que le prix d’une vie humaine n’est pas le même en temps de paix qu’en temps de guerre, mais l’armée applique même en temps de paix une " logique " de temps de guerre. Elle doit se donner les moyens d’accomplir sa mission, tel est encore le point de vue qui prévaut aujourd’hui, et ce même si quelques-uns des commanditaires de cette mission – les citoyens – doivent en faire les frais. Car ce sont bien ces mêmes citoyens qui exigeront des " résultats " de leur armée lorsque celle-ci interviendra en Irak ou en Yougoslavie par exemple. Ils portent donc leur part de responsabilité dans cette situation. Si ce point de vue peut se comprendre, on regrette seulement que les victimes ne soient pas correctement indemnisées et que l’armée soit le plus souvent de mauvaise foi lorsqu’il s’agit de reconnaître ses torts. Mais le problème dans une structure hiérarchique autoritaire protégée par le secret défense, c’est que personne n’est responsable, comme en témoigne l’agent secret anglais Richard Tomlinson : " La conviction que si une décision ou une opération devait mal tourner, personne ne serait finalement tenu pour responsable est profondément enracinée dans les services. Il sera toujours possible de se retrancher derrière le voile du secret […] " [TG98a p. 2].

Voici une autre objection intéressante que nous avons entendue :

" L’armée française a mieux à faire que de produire quotidiennement 1 à 2 ovnis dans le ciel, ce qui représente des milliers d’ovnis produits depuis 50 ans. Elle n’en a pas les moyens financiers ni humains et il ne faut pas 50 ans de tests quotidiens pour mettre au point une technologie. "

Voici les éléments de réponse que nous proposons :

Produire quelques ovnis par jour peut être l’œuvre d’un petit commando spécialisé dans la guerre psychologique. Cela n’implique donc peut-être que quelques centaines d’individus en France. Lors d’une vague d’ovnis telle que celle du 5 novembre 1990, il est bien sûr nécessaire de faire intervenir temporairement des renforts. Cela coûte de l’argent, mais n’est-ce pas le prix à payer pour que les soldats puissent s’entraîner à leur tâche ? L’entraînement et la formation font partie de la vie quotidienne du soldat, et des budgets sont prévus pour cela. Produire un ovni dans le ciel comporte de nombreuses étapes qui ont toutes un intérêt didactique :

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Organisation générale minutieuse de l’opération.
 

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Repérage discret du terrain et des témoins potentiels. Enquête éventuelle sur les témoins.
 

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Choix de la date et de l’heure appropriées à l’opération : examen de la position de la lune et du soleil, du relief et des conditions météorologiques.
 

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Mise en service de la source du tir : camion, navire, avion ou dirigeable, avec une difficulté particulière pour la mise en œuvre du dirigeable.
 

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Utilisation des appareils embarqués : vision infrarouge, imagerie radar, micro canon longue portée, détection radar, ordinateurs, canon à particules, canon à micro-ondes.
 

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Utilisation des installations et équipements de contrôle au sol.
 

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Analyse de la réaction des témoins.
 

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Désinformation des médias.
 

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Analyse et bilan de l’opération.
 

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Validation des procédures de maintien du secret.
 

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Etc.

Cet exercice a en outre l’avantage d’être sans grand risque puisqu’on ne s’en prend pas à un ennemi réel mais le plus souvent à des civils nationaux. Les éventuelles bavures des personnels en formation peuvent donc avoir des conséquences limitées et maîtrisables.

Les quelques cas " d’enlèvements extraterrestres " qui se produisent annuellement en France sont plus délicats et sans doute plus coûteux à mettre en œuvre, mais ils comportent à peu près les mêmes étapes didactiques, auxquelles ont peut ajouter les essais de contrôle mental d’un individu. On pourrait objecter sur ce point que l’armée choisit normalement des volontaires pour réaliser des tests sur l’homme, mais dans le domaine des essais de manipulation psychologique, il est clair que les résultats ne peuvent être concluants que si le test est effectué à l’insu du sujet.

  
                 

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